Pourquoi et comment élaborer un Atlas des paysages ?

Qu’est-ce qu’un paysage ?

Le paysage est défini comme une « partie de territoire, telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et /ou humains et de leurs interrelations. » (Convention européenne du paysage).
Les acteurs publics s’engagent à identifier et analyser les paysages à travers leurs composantes et leurs évolutions. L’Atlas est un outil de connaissance et d’orientation à l’échelle du département. Il est le fruit d’une démarche collaborative et partenariale, support de dialogue entre les acteurs/usagers du territoire.

Une politique publique des paysages

La réalisation d’un Atlas des paysages s’inscrit dans le cadre d’une politique nationale et européenne portée par la loi paysage du 8 janvier 1993, la loi sur la protection de l’environnement du 2 janvier 1995 et l’application de la Convention européenne du paysage de 2006.
La Convention Européenne du Paysage fournit le cadre de référence pour la prise en compte des paysages dans l’action publique.

Elle engage les États membres (article 6C) :

• à identifier leurs propres paysages sur l’ensemble de leurs territoires,
• à analyser les caractéristiques de ces paysages ainsi que les dynamiques et les pressions qui les modifient,
• à en suivre les transformations et à qualifier les paysages identifiés en tenant compte des valeurs particulières qui leur sont attribuées par les acteurs et les populations concernés.

Ces politiques publiques incitent l’État et les collectivités à multiplier les outils pour appréhender, intégrer, préserver et valoriser la qualité des paysages dans les politiques de conception des territoires.

Comment construire un Atlas des paysages ?

Élaborer un outil efficient construit autour de trois actions :

1. L’identification : pour délimiter et nommer les entités paysagères
2. La caractérisation : pour décrire les structures et les composantes paysagères
3. La qualification : pour expliciter la perception des espaces et leurs évolutions.

La méthodologie relative à la réalisation de l’Atlas s’articule autour de deux phases :

• La première, à l’échelle départementale, s’appuie sur la géographie, la morphologie, l’occupation du sol, l’évolution des espaces, etc. Elle permet d’identifier les éléments fondamentaux du territoire, de construire des outils cartographiques et de préfiguration permettant de rendre compte de la structure, de l’organisation pour délimiter les ensembles paysagers signifiants.

• La seconde phase, aux échelles infra départementales, s’appuie sur un état des lieux et sur les dynamiques en cours. Elle identifie des enjeux paysagers pour sauvegarder et développer un cadre paysager et écologique efficient, et pour transmettre une représentation évolutive du territoire perçu.

L’Atlas propose des principes de développement raisonné à travers le prisme du paysage en s’appuyant sur les éléments géographiques et morphologiques signifiants (plateaux, coteaux, vallées…). Outil de synthèse, à valeur incitative, il laisse aux différents acteurs de l’aménagement la responsabilité de sa traduction dans leurs projets d’aménagement et d’urbanisme.